Graffeur et plasticien, Speedy Graphito démonte les codes de la culture populaire
pour exprimer sa vision de la société.

Au début, il a commencé ses graffs en 1983 à Paris, installé dans un petit atelier. Ses études à l’école Estienne le prédisposaient à devenir directeur artistique mais il choisit de devenir artiste. Parmi ses personnages emblématiques, le Lapinture, qui est né en 1987, est un tantinet facétieux. L’étrange animal continue à être présent dans ses œuvres, comme celle du coup de cœur Netbuzz. La créature sert de support à l’artiste pour mettre en scène ses convictions, ses questionnements, ses sentiments. Speedy Graphito n’est pas seulement un graffeur mais un artiste complet puisqu’il emprunte d’autres chemins et devient plasticien, il mélange les genres comme les époques et détourne les codes des icônes pop pour nous en donner sa version.

Après avoir craqué pour sa litho, nous sommes passés voir son exposition à l’hôtel des arts de Toulon. Cerise sur le gâteau, Speedy Graphito a bien voulu répondre aux questions des reporters News Art de Netbuzz !

Speedy Graphito
Speedy Graphito
En 1993, Speedy Graphito a créé le logo de la mission spatiale Soyouz TM-17 auquel participe l'astronaute français Jean-Pierre Haigneré.
En 1993, Speedy Graphito a créé le logo de la mission spatiale Soyouz TM-17 auquel participe l'astronaute français Jean-Pierre Haigneré.

Bonjour Speedy Graphito, comment as-tu connu l’art urbain ?

Les premières œuvres d’art urbain que j’ai découvertes étaient celles d’Ernest Pignon Ernest qui collait de grandes silhouettes de personnages grandeur nature dans la rue. Ensuite les dessins de Keith Haring faits dans le métro m’ont confirmé que l’espace public pouvait être un lieu d’expression.

Lorsque tu as commencé à créer des œuvres de street art, te servais-tu des mêmes techniques que maintenant ?

Mes premiers murs peints étaient réalisés au pochoir avec souvent 2 couleurs pour créer un décalage d’image donnant plus de relief. Les grands murs étaient faits à la peinture pour jouer avec le relief du mur avec des coups de brosses larges. Aujourd’hui, le matériel a évolué. Les bombes de peintures sont de meilleure qualité avec une gamme de couleurs beaucoup plus vaste, ce qui permet un rendu plus raffiné.

Que veux-tu raconter à travers tes œuvres ?

J’essaie de transcrire mon regard sur le monde et tant que témoin de mon époque. Mes œuvres sont inspirées de ma vie. Elles questionnent sur notre rapport à l’image dans notre société moderne.

Quel est le projet qui a le plus marqué ta carrière ?

En 1993, on m’a demandé de faire un logo pour un vol spatial. Mettre une image sur une fusée et avoir une œuvre qui tourne en orbite autour de la Terre a été un cadeau merveilleux.

Est-ce que tu continues à poser dans la rue ?

Je peins toujours des fresques mais seulement dans des circuits officiels tel que des festivals ou commandes publiques. Le travail de rue m’offre une confrontation instantanée avec le public. C’est aussi une manière de raconter son art autrement qu’en atelier avec des formats gigantesques. J’ai besoin de cette énergie pour continuer à évoluer.

Elodie & Marek (Netbuzz)

Tags: