Inspirés par le M.U.R., créé à l’initiative de Jean Faucheur
dans le quartier Oberkampf à Paris, le collectif Le Mur du Fond,
à Marseille, a invité Murad Subay le 6 décembre dernier.

Murad Subay
Murad Subay

Urban Art à Marseille

C’est à la Cité des Arts de la Rue que les street artistes sont mis au pied du mur. Comme son grand frère parisien, le principe est de laisser un artiste urbain recouvrir, tel un palimpseste, l’œuvre précédente. Jean Faucheur a lui-même posé une de ses créations, en 2017, tout comme Chloé Bernard ou encore Koma. Ce lieu d’expression non conformiste reflète, par la présence éphémère des œuvres exposées, la même démarche définie par les muralistes dans le street art. Il est intégré dans la Cité des Arts de la Rue, un lieu consacré aux artistes et aux associations qui diffusent et soutiennent les arts urbains dans un espace de 36 000 m2. Le projet a été commencé en 1995 et l’inauguration de la Cité n’a été possible qu’en 2013. Presque 20 ans sont passés pour la construire et qu’elle remplisse son rôle de soutien aux artistes marseillais venus d’horizons différents, du cirque à l’urban art. Soutenus par Lezarp’art et l’ApCAR, dès 2007 STF Moscato et Germain Prévost, aka IPIN, ont saisi cette opportunité de créer des œuvres de street art sur un mur de 12 mètres par 4.

Rendez-vous avec Murad Subay

Murad Subay ajoute donc une nouvelle touche, empreinte de son engagement contre la guerre. L’artiste yéménite a récemment créé une fresque murale dans le 3e arrondissement de Paris, dévoilée le 19 novembre 2019. L’inscription sur cette œuvre est explicite à propos de la position de son auteur vis-à-vis des armes et de la guerre : « Sur le corps des Yéménites passent la guerre, l’hypocrisie internationale et les armes ». Devant l’œuvre, une pétition contre les ventes d’armes était mise à disposition des passants. Il a choisi d’inscrire sur le mur à Marseille : « La paradis des prisons de la milice au Yémen, viol, torture et mort ». Membre du Fonds de protection des artistes de la Fondation Mellon, il vit en France depuis un an et demi car il ne peut retourner, actuellement, dans son propre pays, où il subit des pressions. Il s’est engagé à revenir au Yémen dans cinq mois. Avec le soutien du projet LabexMed, il est en résidence à l’IREMAM (MMSH) et à l’École supérieure d’art d’Aix-en-Provence. Il souhaite réveiller les consciences sur les événements au Yémen et, dans une plus large vision, sur les conséquences que les conflits ont sur la vie de ceux qui les vivent.

Pour en savoir +

Elodie & Marek (Netbuzz)

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