Francis Bacon retrouve ses lettres de noblesse au Centre Pompidou

Une rétrospective des œuvres de Bacon, de 1971 à 1992, a lieu en ce moment à Paris.
Bacon, en toutes lettres est la seconde exposition,
en vingt ans, consacrée au peintre expressionniste dans ce musée.

Francis Bacon au Centre Pompidou
Étude pour Autoportrait - 1976 - Francis Bacon
Étude pour Autoportrait - 1976 - Francis Bacon

Une vision artistique surréaliste marquée par le classicisme

Le premier lieu où Francis Bacon expose son travail est à son atelier de Londres, en 1928, exactement à Queensbury Mews. Il puise aussi son inspiration chez ses contemporains comme Picasso, avec qui il sera ami, mais aussi dans les œuvres de Vélasquez, Rembrandt et Poussin. Il s’inspire de la tradition classique et la transforme en une matière torturée. Il explique, lors d’une interview, que ses œuvres ont été marquées par le surréalisme présent dans les films de Luis Buñuel mais pas mpar le courant dont Breton a été l’instigateur. D’ailleurs, en 1936, sa participation à l’exposition surréaliste organisée par André Breton est refusée. En 1941, alors qu’il ne peut pas faire son service militaire car il a été déclaré inapte, il prend un atelier à Kensington, où il détruira une grande partie de ses toiles. Il n’en conservera qu’une dizaine.

Un expressionniste supplicié

Dans Trois études de figures au pied d’une crucifixion, il plonge le spectateur dans une composition marquée par un sentiment d’horreur, où tous les codes habituels sont bouleversés, les références à la forme d’un visage ou d’un objet comme celles à un espace clair et défini par des lignes géométriques. Cette œuvre sera achetée en 1953 par la Tate Gallery. Bacon a déclaré qu’elle était sa première œuvre. Alors que, à ses débuts, il utilisait des couleurs vives et violentes, il se tourne vers une palette de nuances plus douces dans les années 1980. Il se sert de teintes grises qu’il applique avec un spray pour créer une matière plus troublée et granuleuse. Certains experts d’art y verront une forme d’expression de sa maladie. Ses autoportraits montrent qu’il se voit laid et martyrisé par ses pensées sombres. Il dira « Je déteste mon propre visage, mais je continue à me peindre du fait seulement que je n’ai pas d’autres gens à peindre. Il est vrai que chaque jour dans la glace je vois la mort au travail, c’est l’une des plus jolies choses qu’ait dites Cocteau. Il en est de même pour chacun« .

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